mardi 30 mars 2010

Héros : hic ! Ou comme dans un fauteuil !

Le 18 mars 2010, dans son discours de réception à l' ACADEMIE FRANCAISE, dans lequel elle fait l' éloge de Pierre MESSMER, son prédécesseur au fauteuil 13, Simone VEIL dit :

" ... il décide avec son camarade Jean Simon d' échapper à la spirale de la défaite pour gagner tout endroit " où le combat fait signe ", ... . Ainsi, avant l' appel que Charles de Gaulle lancera de Londres le lendemain, 18 juin, ... , ils prennent le large, ... , avec un ordre de mission rédigé par leurs soins et signé par Messmer du nom de Canrobert. Ainsi, à un maréchal qui renonce, le jeune homme oppose un autre maréchal, héros de la conquête de l' Algérie et de la guerre de Crimée. "

Le dictionnaire de l' ACADEMIE dit que le héros militaire est " celui qui se distingue par une valeur extraordinaire, un courage hors du commun, qui obtient à la guerre des succès éclatants, qui éxécute de grandes et périlleuses entreprises. "
Pertinente définition : effectivement, à la guerre, cela éclate beaucoup !

Après Saint- Cyr, CANROBERT va guerroyer une quinzaine d' années en Algérie où il va, précisément, s' éclater. Le clou de sa prestation là- bas est son action décisive lors de la prise de l' oasis de Zaatcha par l' armée française en 1849. Le tome 2 "ALGERIE" de l' "Histoire des colonies françaises et de l' expansion française dans le monde", publié en 1930/ 34 (à l' occasion de la célébration du centenaire du début de la conquête de l' Algérie) par l' Académicien Gabriel HANOTAUX ( fauteuil 29 ), en donne ainsi la conclusion pages 275 et 276 :

" Il fallu 7.000 hommes de troupe et 53 jours de siège pour venir à bout de cette misérable bourgade saharienne, ... , à 20 kilomètres à l' ouest de Biskra. Ces villages en pisé, tout entourés de palmiers, avec les murs et les saguias (= canaux d' irrigation) séparant les jardins, présentent à l' assaillant des difficultés considérables, ... Canrobert amena des renforts, mais ses zouaves apportèrent avec eux le choléra qui fit de grands ravages dans les troupes. Après un siège en règle, Zaatcha fut enfin prise d' assaut le 26 novembre et ses 10.000 palmiers rasés. Il fallu lutter maison par maison et il y eut de part et d' autre un incroyable acharnement. Ce Saragosse du désert nous coûtait 1.500 hommes dont 30 officiers, sans compter plus de 600 hommes morts du choléra; 80 officiers avaient été plus ou moins grèvement blessés. La prise de Zaatcha mit fin à l' insurrection, dont le colonel Canrobert poursuivit les débris jusqu' à Nara dans l' Aurès. "

Dans leur site "http://nice.algérianiste.free.fr", Maryse et André CROUAU enfoncent le ... clou :

" Le 26 Novembre 1849, à 7 heures, Canrobert s' adressant à ses zouaves s' écrie: "Mes amis, ... , quoiqu' il arrive, il faut que nous montions sur ces murailles ... " ...
Pas un arabe n'échappe à l' extermination. ... A midi tout est fini. Il ne reste que les vainqueurs et des ruines. A la tombée de la nuit on fait sauter les mosquées ...
... nous avons perdu 1.500 hommes, 30 officiers et 600 morts du choléra ...
Côté ennemi: dans Zaatcha 800 morts, sous les décombres 600. Il faut ajouter à ces chiffres les morts du choléra ...
Les Arabes des alentours, dans la consternation, se présentent spontanément le lendemain au Général HERBILLON pour lui faire leur soumission. On les laisse se promener librement dans ce qui avait été Zaatcha, spectacle d' une ville ravagée de fond en comble et d' un millier de cadavres. Les têtes de Bou Zian et de Moussa placées devant la porte les impressionnent profondément ... La terrible leçon de Zaatcha ne fut pas perdue, l' insurrection générale tomba subitement. Le choléra acheva l' oeuvre de la guerre. Le fléau porta la désolation au milieu des tribus nomades. Certaines oasis perdirent jusqu'aux 3/4 de leurs habitants ... Zaatcha ne sera jamais reconstruit, seule une plaque sur la route Biskra Tolga indique: " ZAATCHA 1849 "

Le Général HERBILLON a publié en 1863 un ouvrage " RELATION DU SIEGE DE ZAATCHA " pour (page 2) " faire connaître des faits pour la plupart ignorés, ... , rendre toute leur valeur à des évènements militaires peu ou mal connus, et pour rappeler la gloire de ses compagnons d' armes, officiers et soldats, qui ont donné, dans le siège de cette oasis saharienne, tant de preuves de patience et de dévouement. " Effectivement le général donne d' intéressantes précisions :

- page 33 : " Le colonel (Carbuccia) marcha toute la nuit, et, le 9 juillet, avant le jour, il tomba comme la foudre au milieu des tentes de cette grande tribu qui, surprise, fut mise dans un désordre affreux. Des femmes, des enfants et des vieillards furent tués ou étouffés par eux- mêmes dans leur fuite précipitée; plusieurs se noyèrent dans le Chott en voulant le traverser. 2.000 chameaux, 12.000 moutons et un butin considérable restèrent dans nos mains. Les Ouled- Sahnoun, gens très redoutés de leurs voisins, reçurent en cette occasion, une terrible leçon; dispersés et appauvris, ils furent très longtemps à se remettre de ce coup. "


- page 124 : " ... Pendant que l' on sévissait contre les gens de Lichana (localité voisine de Zaatcha) par l' abattage de leurs palmiers, ... "

- page 142 : " le 8 novembre, la colonne ... arriva à Zaatcha sous les ordres du colonel Canrobert. Pendant la route, ... , cet officier supérieur ayant rencontré une petite fraction de tribus sahariennes, lui enleva un troupeau de 3.000 moutons et chèvres. Cette prise, distribuée aux troupes, répandit un moment de joie parmi elles; car il faut peu de choses au soldat pour lui faire oublier ses privations et ses fatigues. "


- page 163 : " Cette prise d' un des campements des nomades produisit un grand effet sur leur moral; ils ne purent voir sans effroi leurs femmes foulées aux pieds des chevaux, se relevant mutilées, ... , ni les cadavres de leurs frères presque tous tués à la baillonnette. Spectacle de terreur et de destruction qui, paralysant la résistance, fit succéder, comme par enchantement, le calme à la tempête. "


- page 192 : " les zouaves, se servant de leurs baillonnettes, ne font aucun quartier "


- page 193 : " à midi, Zaatcha n' était plus qu' un monceau de ruines "


( à suivre )





mardi 16 mars 2010

La bémol

Touchante révélation dans " L'EXPRESS.fr du 13.03.2010 :

" Christine Lagarde exauce le voeu de sa maman. "

" Le ministre de l' économie désire qu' on l' appelle Madame le ministre, et pas Madame la ministre. "
" Pourquoi Christine Lagarde insiste-t-elle pour qu' on l' appelle Madame le ministre et non Madame la ministre ? "
" Parce que sa maman, agrégée de grammaire, le lui a demandé lors de sa nomination. Depuis, le ministre de l' Economie veille donc, ... , à ce que le voeu maternel soit exaucé. "

Voila qui est réconfortant : la maman de Christine sait mettre les points sur les i à ceux qui prétendent donner le la. Nicolas SARKOZY devrait lui demander d' aller faire l' article à la ministre de la Santé, à la secrétaire d' Etat à l' Ecologie, ...

C' est sans doute aussi la maman de Christine qui a dit à son ministre de fille de signifier à la Chancelière allemande que (Financial Times 15.03.2010) " l' excédent commercial de l' Allemagne pourrait être insupportable pour ses voisins de la zône euro." Mais pour qui elle se prend, cette gamine de MERKEL, à vouloir, comme ça, exporter tant, tout le temps et partout, alors qu' elle n' a même pas de Rafale ou d' EPR à vendre ? Et puis quelle idée de se prénommer Angèla et non pas Angèle comme chez nous ?

dimanche 7 mars 2010

Fredy la nuance

Frédéric LEFEBVRE, porte- parole de l' UMP à propos de Jean- Paul HUCHON, président de la Région Ile- de- France et candidat à sa succession, qui n' a pu citer le prix d' un ticket de métro ( AFP d' hier ) :

" Du côté d' Huchon, règne le +je m' en foutisme+ : ... ne pas connaître le prix du ticket de métro dont on est censé fixer soi- même le montant en tant que patron des transports en Ile- de France, est une faute lourde ! Or la faute lourde, cela justifie le licenciement ! "

Mais non Fredy : même si le poinçonneur des Lilas n' est plus là, Jean- Paul a simplement eu un p' tit trou !